Plus de 150 personnes ont participé vendredi 17 janvier à la Grande Arche de la Défense à une conférence-débat sur les enjeux de l’usage de la terre crue pour la construction. Cette manifestation s’inscrivait dans le cadre du montage d’un Projet national (PN) de recherche appliquée, le PN « Terre », soutenu par le MTES.
La journée a d’abord été l’occasion de mettre en exergue les multiples atouts du matériau terre crue en matière environnementale et ses contributions utiles à la mise en œuvre de la Stratégie Nationale Bas Carbone (et à l’avènement d’une économie circulaire).
Il s’est ensuite agi de présenter les axes de travail privilégiés, à ce stade, dans le cadre du PN en réponse au principal défi qu’entend relever le projet : constituer une « doctrine » technique pour la construction en terre à même de répondre aux exigences de la construction moderne, rassurer les constructeurs et les usagers, et permettre à ce matériau de devenir une solution d’avenir du mixte constructif.
Au-delà des questions techniques que pose le redéploiement du matériau terre (en lien notamment avec son comportement mécanique, thermique et hygrothermique, ainsi que la variabilité de la ressource locale), c’est aussi le défi d’une réappropriation de la culture de la terre comme matériau de construction qui a été abordé. Une collaboration entre ingénieurs, constructeurs, urbanistes, architectes et chercheurs en sciences humaines et sociales s’est amorcée par un premier travail bibliographique qui a été présenté au cours de cette journée.
La seconde partie de cette manifestation était consacrée à des témoignages de professionnels de la filière, producteurs de matières, maitres d’ouvrage et maitres d’œuvre, architectes ainsi que d’ingénieurs de bureaux de contrôle.
Les échanges ont permis d’aborder de multiples points : la stabilisation de la terre crue, son coût carbone, sa ré-employabilité, son comportement à long terme, les contraintes sismiques locales, la disponibilité de la ressource régionale, la qualification pour la construction, les essais sur chantier à mener, les techniques de calculs simplifiés à établir, la modélisation du comportement à l’échelle 1 du matériau…. Le bon matériau au bon endroit !
Le projet reste ouvert et termine sa phase de montage, il a besoin d’animateurs et de contributeurs !
A ce jour, les structures suivantes sont représentées au sein du comité de montage : Areso, Arpe, Asterre, Capeb, Collectif Terreux Armoricains, Ecobâtir, FFB, FSCOPBTP, Maisons paysannes de France et Tera.
Cette conférence a fait l’objet d’un article publié dans Le Moniteur (https://www.lemoniteur.fr/article/la-terre-crue-en-quete-de-financements-et-de-chantiers.2071304).